Accueil SAINT-REMY-DE-PROVENCE LES POUSSES VERTES

Issue d’une lignée de paysans cantaliens, subjuguée par la lecture du conte de Tistou les Pouces verts de Maurice Druon, je m’oriente dès l’âge de 14 ans vers l’aménagement de jardin.

Contrecarrée dans mes projets par des professeurs bien intentionnés qui me disent bien jeune et bien fille pour m’orienter alors en filière technique, je ronge mon frein en passant un bac scientifique, sésame pour un BTS Pépinière et Entreprise d’espaces verts.

Une fois la porte franchie, quelle déception, je souhaitais pratique, cas concrets, mais ce ne sont que cours magistraux et théorie.

Diplôme en poche, j’intègre professionnellement, pour un an, l’enseignement agricole. Pas suffisamment au fait des pratiques de terrain et au contact de la réalité professionnelle, je préfère approfondir ma formation par un certificat de paysagisme d’intérieur plutôt que continuer à enseigner.
De cette expérience fortuite de formatrice germera toutefois le plaisir de transmettre et de partager mon savoir.

Certifiée paysagiste d’intérieur, me voilà cette fois réellement confronter à la recherche d’emploi.
Pas préparée à entendre la vérité appropriée à mon profil d’alors « mais Mademoiselle vous ne savez rien faire » et à travailler de surcroît en banlieue parisienne, je me convins facilement de l’intérêt d’une offre d’emploi de fleuriste.

C’est surtout la possibilité de faire un apprentissage qui me séduit. Je vais enfin pouvoir vraiment apprendre un métier.
Du fait de mon niveau scolaire, je suis dispensée des cours généraux et je condense en un an les cours pratiques de deux années de CAP.

J’ai le privilège d’être formée par un Meilleur Ouvrier de France, Jean-Louis Anxoine, qui m’insuffle exigence et dépassement de soi.
Je persiste et signe pour un Brevet Professionnel avec changement d’entreprise en seconde année. D’Aurillac à St Jean Cap Ferrat, le changement est radical.

Je découvre la Riviera et la presqu’île des Milliardaires : le faste des réceptions et l’opportunité grâce à laquelle l’aisance financière de nos clients nous permet de nous exprimer et de nous renouveler. J’y rencontre une femme d’exception Hermine Frézal (MOF) dont la tenacité, l’optimisme et l’authenticité me marqueront définitivement.

L’envie de découvrir de nouveaux horizons me reprend. Je quitte le Sud pour Paris non sans avoir oublié de faire un détour par Bourges pour participer à la décoration florale d’un mariage princier : chaque expérience est une potentialité d’apprendre.

Embauchée, à mi-temps en novembre, chez Atmosphère, je suis promue responsable de magasin en janvier lorsque son dirigeant Christophe Giudici décide de partir fleurir Lisbonne.

Confection de la décoration florale pour le lancement, sur les Champs-Elysées, de la boutique Louis Vuitton, fleurissement hebdomadaire de l’appartement de John Galliano, bouquets de remerciement à l’issue des défilés des maisons de couture Dior, Issey Miyaké ou Hervé Léger me font pénétrer dans l’univers de la mode, du luxe et du savoir-faire à la française.

Je change de cadre et rejoins Althea Rosea avec pour mission de découvrir les pépites florales du marché de Rungis et d’acheter les plus belles qualités de fleurs pour satisfaire nos clients neuilléens. Avec Pierre Natrella, j’y approfondi la rigueur et l’exigence.

Toutefois au bout de quelques mois, je m’essouffle, et à 27 ans, je m’interroge sur mon avenir professionnel. Ouvrir ma propre boutique, je n’en ai pas envie. Une petite voix me dit « Et si tu revenais à tes premiers amours ». Se pose alors la question de comment réintégrer la filière paysage après un break de 8 ans, sans expérience.

Comme j’aime apprendre et que la formule de l’apprentissage m’a parfaitement convenue, je cherche et trouve une formation d’ingénieur par apprentissage : l’ITIAPE.

Et me voilà repartie pour 3 ans d’alternance entre pédagogie par problèmes et travail en entreprise au sein de Verte Ligne Jardins. Pascal Gasquet m’y éveille la passion pour les jardins de particuliers et le travail bien fait.

Le rythme soutenu de la formation conjugué au temps passé dans les transports pour se rendre du dépôt en banlieue Nord sur les chantiers en banlieue Ouest, me font toucher du doigt l’impérieuse nécessité pour moi de vivre dans un univers plus pondéré.

A l’issue de ma formation, je rentre au pays et Simon Teyssou m’offre la possibilité de rejoindre son atelier d’architecture et de paysage récemment constitué. Durant quatre années, en tant que chef de projet, je vais orchestrer les chantiers d’aménagements publics et participer au développement de l’atelier. 

Ma gourmandise pour les cerises va me faire cueillir un Provençal et quitter l’atelier riche d’une sensibilité accrue à la construction écologique, au soin apporté aux détails et à la griserie d’être co-acteur du développement d’une entreprise.

L’arrivée en Provence, se traduit professionnellement par mon intégration au sein des Jardins de Glanum, emblème local des entreprises du paysage d'alors. Joseph Gonfond m’y transmet ses connaissances de la flore méditerranéenne, Patrice Gonfond me permet d’y développer mes talents de conception.

Deux apprentis en licence assistant du concepteur formés et une apprentie ingénieure ITIAPE promue major de promotion, plus tard, je décide de me lancer dans l’aventure de l’entreprenariat. Ainsi naissent Les Pousses Vertes.